Vienne révolution - Jardinsmusicaux

Vienne révolution

Le baiser de la fée copyright Giona Mottura

Me 16.08.23

20:00

LUDWIG VAN BEETHOVEN
Symphonie n° 8 en fa majeur op. 93

ARNOLD SCHOENBERG
Concerto pour quatuor à cordes et orchestre

d’après le Concerto grosso op. 6, n° 7 de Georg Friedrich Händel

QUATUOR BÉLA
Frédéric Aurier, violon
Julien Dieudegard, violon
Paul-Julian Quillier, alto
Luc Dedreuil, violoncelle

ORCHESTRE DES JARDINS MUSICAUX
Direction : Valentin Reymond

D’apparence plus discrète que les trois symphonies précédentes, la 8e de Beethoven est en réalité l’une de ses œuvres les plus abouties. Ici, c’est le Beethoven inventeur et précurseur de génie qui est à la barre. Dans les mouvements extrêmes, il explore la tonalité, les modes et les tensions harmoniques avec une hardiesse tout à fait singulière, voire unique ( on a parfois l’impression d’une incursion dans le 20e siècle ). Le deuxième mouvement est délicieux d’humour et le troisième annonce Mahler. Un concentré de la pensée beethovénienne, ramassé en 27 minutes haletantes.

Contraint à l’exil, Arnold Schoenberg arrive sur le sol des États-Unis en octobre 1933. Il s’installe avec sa famille à Hollywood où il passera le reste de sa vie. Le Concerto pour quatuor fait partie de ses premières œuvres d’exil.

Compositeur et pédagogue, Arnold Schoenberg est l’initiateur de la seconde école de Vienne.
Sa vie a été marquée par de nombreux paradoxes : presque autodidacte, il fut un grand technicien de l’écriture musicale et un orchestrateur génial. Musicien maudit, il connut la célébrité. Respectueux du passé, il mit en pièces le système tonal. Il évolua plus rapidement, peut-être, qu’aucun autre musicien, mais ses dernières œuvres s’efforcèrent de retrouver les premières. Enfin, parmi ses continuateurs, ceux qui lui devaient le plus le renièrent ouvertement.

D’abord influencé par Wagner, Mahler et Richard Strauss, Schoenberg s’affranchit, au tournant du siècle, des fantasmes post-romantiques. Il rompt les amarres de la tonalité dans une explosion de créativité tous azimuts et, dans une sorte de logique implacable, il met en place le système sériel qui influera de facto sur tous les compositeurs du 20e siècle, les réfractaires comme les convaincus passionnés. Dans sa période californienne, Schoenberg revient aux structures tonales tout en les intégrant à son système. Sa vision élevée et exigeante de l’art musical a créé autour de son œuvre une légende d’inaccessibilité que les années n’ont, à tort, pas encore effacée.

Ce concert est dédié à la mémoire de Rick Friedman, merveilleuse personnalité, violon solo de l’Orchestre des Jardins Musicaux pendant un quart de siècle et disparu en février 2023.

Quatuor Béla

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