Till Eulenspiegel
FRANCIS POULENC
Sextuor pour piano et vents1. Allegro vivace
2. Divertissement
3. Finale
PAUL HINDEMITH
Kleine Kammermusik nº 2 op. 24 pour quintette à vent1. Lustig. Mäßig schnell Viertel
2. Walzer. Durchweg sehr leise
3. Ruhig und einfach
4. Schnelle Viertel
5. Sehr lebhaft
LUCIANO BERIO
Opus Number Zoo1. Barn Dance ( Le Bal champêtre )
2. The Fawn ( Le Cheval )
3. The Grey Mouse ( La Souris grise )
4. Tom Cats ( Les Chats )
RICHARD STRAUSS
Till Eulenspiegels lustige Streiche op. 28 – Les joyeuses farces de Till l’EspiègleTranscription pour quintette à vent et piano de David M. Karp
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ENSEMBLE OURANOS
Nina Pollet, flûte
Philibert Perrine, hautbois
Amaury Viduvier, clarinette
Nicolas Ramez, cor
Rafael Angster, basson
Guillaume Vincent, piano
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Un tour d’Europe de l’humour musical
Faisant preuve d’une maîtrise saisissante des combinaisons de timbres, Francis Poulenc nous offre, avec son sextuor, une joyeuse aquarelle musicale, légère, transparente et pleine de virtuosité. Chez Paul Hindemith le propos a quelque chose de similaire, mais ici, sa Petite musique de chambre ferait plutôt office de peinture à l’huile, musique allemande oblige.
Luciano Berio est l’héritier des révolutions musicales du début du 20e siècle. Dans une curiosité tous azimuts, il concilie les ressources de la modernité et de la tradition. Opus Number Zoo s’inscrit dans cette démarche. L’auditeur est invité à un petit théâtre de la cruauté ! Le bien et le mal se nichent dans des histoires mêlant cynisme, drôlerie, méditation, action et émotion. Un renard invite une poule à danser ; un cheval entend des bombes et s’interroge sur la folie des hommes ; une souris grise philosophe sur le temps qui passe trop vite et deux chats cabossés s’affrontent dans la jungle des villes.
Le vagabond Till Eulenspiegel faisait des blagues à ses concitoyens, en particulier aux dépens de la noblesse et de l’Église. Il faisait souvent l’idiot et comprenait volontairement de travers les instructions. La tradition veut qu’il ait joué ses tours à Brunswick au 14e siècle. L’écrivain Hermann Bote ( 1450–1520 ) a décrit 96 de ses farces et histoires qui jouissent encore aujourd’hui d’une grande popularité. Richard Strauss s’inspire de ces aventures pour son poème symphonique, l’une de ses compositions les plus jouées et les plus aimées. Chaque motif y décrit précisément les facéties du héros, avec une verve brillante et malicieuse. La fascination pour le chef-d’œuvre de Strauss n’est pas unique. Celle pour la saga de l’insolent est très populaire aussi. Aujourd’hui encore, des foules font le pèlerinage de Mölln, dans le Schleswig-Holstein, pour toucher le pouce doré de la sculpture de Till Eulenspiegel, geste devenu une attraction touristique censée porter chance.