Dernière Lettre - Jardinsmusicaux

Dernière Lettre

Sa 26.08.23

17:00

REINHOLD GLIÈRE
Prélude

MAURICE RAVEL
Sonate pour violon et violoncelle – Vif, Lent

ARTHUR HONEGGER
Sonatine pour violon et violoncelle – Andante

PĒTERIS VASKS
Castillo Interior

ERNEST BLOCH
Prayer ( arr. Gaëlle Lefebvre )

MAURICE BAVAUD – ALFRED BAVAUD
Lettres, 1939–1941

 

DUO GL
Marie-Ophélie Gindrat, violon
Gaëlle Lefebvre, violoncelle

Robert Bouvier, récitant

Le 9 octobre 1938, Maurice Bavaud, un jeune Neuchâtelois, achète un pistolet à Bâle et part pour l’Allemagne dans le but d’assassiner Hitler. Il se fait passer pour un admirateur du Führer. Le 9 novembre, lors d’une parade à Munich à la veille des pogroms connus sous le nom de la « nuit de Cristal », Bavaud se poste au premier rang de la tribune des journalistes avec son petit pistolet Schmeisser calibre 6.35 mm, afin d’abattre Hitler. Mais rien ne se passe comme prévu. Hitler est entouré d’une foule de SA et une forêt de mains, effectuant le salut nazi, fait barrage. Après plusieurs autres tentatives d’approche, découragé, Bavaud grimpe dans un train pour Paris. Surpris à voyager armé et sans billet, il est arrêté et écroué.

Une large part des informations dont nous disposons a été soutirée à Bavaud lors d’interrogatoires, probablement sous la torture. Lors de son procès, il justifiera son geste par « le danger que représentait la personnalité du Führer pour l’humanité, pour l’indépendance de la Suisse et pour le catholicisme en Allemagne ». Son geste devait « servir l’humanité et tous les chrétiens ».
L’ambassadeur de Suisse en Allemagne, Hans Frölicher, refuse d’intercéder en sa faveur et même de le voir, et les autorités suisses déclinent la proposition allemande d’échanger l’aspirant assassin contre un espion. Après deux ans et demi de détention, il écrit une dernière lettre à sa famille et, le 14 mai 1941, il est guillotiné à la prison de Plötzensee à Berlin.

Le père de Maurice Bavaud, Alfred, avait tout tenté pour sauver son fils. Il se lance alors dans une longue bataille pour sa réhabilitation. En 1955, une première décision judiciaire allemande annule la condamnation à mort, mais condamne Bavaud, à titre posthume, à 5 ans de prison. Un second verdict en 1956 annule la condamnation à la prison et condamne le gouvernement allemand à payer 40’000 francs à la famille de Bavaud.

En 1976, en Suisse, le geste de Bavaud est célébré par le dramaturge Rolph Hochhuth ; en 1980, Nicolas Meienberg écrit un ouvrage intitulé Maurice Bavaud a voulu tuer Hitler. Le livre inspire un film à Villi Hermann. En 1989 et 1998, le Conseil fédéral admet que les autorités suisses de l’époque « n’avaient pas fait suffisamment pour sauver Bavaud ». En 2008, le président de la Confédération Pascal Couchepin rend hommage à Bavaud et regrette les insuffisances des diplomates suisses de l’époque. En 2011, une stèle commémorative est érigée à Hauterive ( NE ).


Aujourd’hui, 80 ans après les faits, quelle perception  avons-nous de cet événement historique et quel regard portons-nous sur lui en tant que Suisses ? Un débat animé par Marc Perrenoud, historien, aura lieu après le spectacle.

 

 

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