Black Angels
LUDWIG VAN BEETHOVEN
Grande Fugue en si bémol majeur pour quatuor à cordes, op. 133Adagio – Allegro – Scherzo – Finale
ANTON WEBERN
5 mouvements pour quatuor à cordes, op. 5Heftig bewegt – Sehr langsam – Sehr bewegt – Sehr langsam – In zarter Bewegung
GEORGE CRUMB
Black AngelsTreize images des pays sombres, pour quatuor électrifié
I. Departure
1. Threnody I : Night of the Electric Insects
2. Sounds of Bones and Flutes
3. Lost Bells
4. Devil-music
5. Danse Macabre
II. Absence
1. Pavana Lachrymae
2. Threnody II : Black Angels !
3. Sarabanda de la Muerte Oscura
4. Lost Bells ( Echo )
III. Return
1. God-music
2. Ancient Voices
3. Ancient Voices ( Echo )
4. Threnody III : Night of the Electric Insects
—
QUATUOR BÉLA
Frédéric Aurier, violon
Constance Ronzatti, violon
Paul-Julian Quillier, alto
Alexa Ciciretti, violoncelle
—
Soirée diffusée en direct par la RTS
Fermeture des portes à 19:30
( pas d’entrée tardive )
Le concert peut être écouté sur RTS Espace 2
et l’application Play RTS
—
Chaque écoute de la Grande Fugue apporte la stupéfaction. C’est qu’ici, les exigences d’un langage nouveau s’affrontent dramatiquement à celles d’une forme archiconnue. Vision prophétique du 20e siècle ou regard détaché sur le passé ? Beethoven recule jusqu’au gouffre les limites musicales qu’il s’inflige. Œuvre ultime, la Grande Fugue est une immense progression, somptueuse, dont le tragique empêche qu’elle soit triomphale.
Tout comme celui de Beethoven dans la Grande Fugue, le radicalisme des points de vue de Webern et la nouveauté de sa sensibilité n’ont pas fini de nous étonner. Ils éclatent avec les Cinq mouvements pour quatuor à cordes opus 5. On y retrouve la prédilection du compositeur pour les petites formes concentrées au plus haut degré ( le tout dure environ 10 minutes ! ), la très ferme organisation, une grande richesse des moyens employés et le monde poétique typique de ce génie.
« J’ai conçu Black Angels comme une sorte de parabole sur notre époque troublée. » Composée en 1970, alors que l’opposition à la guerre au Vietnam bat son plein aux états-Unis, l’œuvre du compositeur américain George Crumb est devenue très populaire, une expérience qui reste gravée dans la mémoire des interprètes comme dans celle des auditeurs. L’œuvre brise la pureté sonore du quatuor à cordes par l’électrification et l’adjonction d’effets spéciaux. Elle abonde, par ailleurs, d’allusions limpides à la musique tonale : La Jeune Fille et la Mort de Schubert, le Dies irae, le Trille du Diable de Tartini.